Le désaccord des grammairiens arabes et son impact sur la traduction du Coran en français

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المؤلف

Département des Études islamiques en Français Faculté de langues et de traduction Université de l’Azhar

المستخلص

Le Coran est un message universel qui doit être transmis à toute l’humanité conformément au verset coranique : « Béni soit Celui qui a révélé graduellement le Livre du discernement à Son serviteur, pour qu'il avertisse l'Univers ! »[1] (Sourate du Discernement « al-Fourqan », verset 1). Toutefois, malgré son aspect universel, le Coran a été révélé dans une langue précise, qui est l’arabe du septième siècle. Le Coran affirme cette arabité en disant : « Révélé en langue arabe, ce Coran ne contient aucune équivoque. Peut-être seront-ils amenés à craindre le Seigneur»[2]. (Sourate des Groupes « al-Zumar », verset 28. À ce propos, Ali MERAD affirme dans son ouvrage :
« Le Coran a été révélé en langue arabe. C’est un des éléments essentiels de son identité, de même que l’identité de la Bible est inséparable du fait linguistique sémitique (hébreu, araméen), même si la version grecque des Septante, puis la Vulgate latine, ont été déterminantes dans le modelage de la physionomie actuelle de la Bible »[3].
Ainsi, la traduction de ses versets paraît donc nécessaire pour que les musulmans non arabophones accèdent à la compréhension de leur texte sacré. Au-delà des buts spirituels, cette traduction est également essentielle pour les chercheurs ainsi que pour tous ceux qui désirent mieux connaître l’Islam et développer le dialogue interreligieux.
Pour traduire le Coran, la première condition à remplir est de bien comprendre ses versets. C’est ce que l’on appelle la traduction intralinguale pour faire une traduction interlinguale[4]. Cela suppose non seulement une bonne connaissance de la langue originale, mais encore le recours aux sciences coraniques.



[1]. (تَبَارَکَ الَّذِي نَزَّلَ الْفُرْقَانَ عَلَى عَبْدِهِ لِيَکُونَ لِلْعَالَمِينَ نَذِيرًا). سورة الفرقان، آية رقم 1.


[2]. (قُرْآَنًا عَرَبِيًّا غَيْرَ ذِي عِوَجٍ لَعَلَّهُمْ يَتَّقُونَ). سورة الزمر، آية رقم 28.


[3]. Ali MERAD : L’Exégèse coranique, Que sais-je, éd. Presses Universitaires de France, Paris, 1998, p. 114.


[4]. Jakobson a distingué trois formes de cette activité : La traduction intralinguale ou reformulation qui consiste en l'interprétation des signes linguistiques au moyen d'autres signes de la même langue ; la traduction interlinguale ou traduction proprement dite qui consiste en l'interprétation des signes linguistiques au moyen d'une autre langue ; la traduction intersémiotique ou transmutation qui consiste en l'interprétation des signes linguistiques au moyen de systèmes de signes non linguistiques. La traduction de la théorie à la pratique et retour, sous la direction de Jean PEETERS, Presse universitaires de Rennes, p. 79.

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